On appelle souvent les Maisons Passives les maisons sans chauffage. Ce n'est pas tout à faire vrai. On devrait plutôt les appeler les maisons quasi sans chauffage. Dans une maison passive, la puissance thermique que dégage votre grille pain ou votre sèche-cheveux suffirait pour vous chauffer; c'est pourquoi il est facile de se chauffer en faisant "passer cette puissance" sur l'air neuf. A savoir que le terme "Maison Passive" est un label international et qu'on peut très bien trouver des bureaux, des crêches, des écoles... qui sont des bâtiments passifs certifiés. Ces bâtiments assurent un confort maximum et des charges minimum!
Le terme "Maison Passive" - un label international
Pour commencer, il est intéressant de savoir ce qui se cache réellement derrière le label et le terme Maison Passive. Pour faire simple, c'est une maison qui assure un confort intérieur optimal (thermique, qualité de l'air, acoustique) hiver comme été en se passant d'un chauffage "conventionnel" (radiateur, plancher chauffant, cassette split...) ou d'un système de rafraichissement actif (la clim' comme on l'appelle!).
Image publiée à titre pédagogique - copyright PHI/LaMP
Le concept en 3 lignes et un schéma
Pour comprendre complètement le concept, le passif repose sur l'utilisation de l'apport de chaleur "passive" du soleil, un très forte isolation (murs, menuiseries, sol...), une absence de ponts thermiques, une grande étanchéité à l'air ainsi qu'une ventilation contrôlée performante permettant la récupération d'énergie.
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Lorsqu'on a appris sur le papier le concept de Maison Passive et vu la réalité, on ne peut être que convaincu! C'est en tout cas notre cas. Je me suis retrouvé en plein mois de décembre dans le nord-pas-de-calais, un jour nuageux avec des températures proches de 0°C dans une maison passive pas encore occupée. Bilan : il faisait 18°C à notre arrivée alors qu'il n'y avait que très peu d'apports solaires et pas d'apports thermiques internes produits par les occupants (on constate qu'une personne "dégage" entre 80W à 100W). Une fois dans la maison, la température est montée au dessus de 20°C en l'espace de 15 minutes (nous étions une dizaine de personnes).
Ne pas confondre passif et bioclimatique
En effet, il ne faut pas confondre une maison bioclimatique et une maison passive. Une maison peut être passive sans être bioclimatique mais une maison bioclimatique n'est pas nécessairement passive. Le bioclimatisme est un outil de conception. Le bioclimatisme c'est se servir en sa faveur de l'environnement dans lequel on construit pour limiter l'impact énergétique. Il est certains qu'il est plus aisé et économique de faire un bâtiment passif en se servant des outils du bioclimatisme plutôt qu'un bâtiment passif avec des baies exposées plein nord (mais ça existe!). Toutefois, il arrive de ne pas toujours avoir le choix parfait en terme d'emplacement.
Un peu plus dans la technique
Rien ne ressemble plus à une maison passive qu'un autre maison. Il vous faudra donc un très bon oeil et même plus pour reconnaitre une maison passive. D'un point de vu un peu plus technique, voici les éléments caractéristiques d'une maison passive en règle générale :
- une isolation des toutes les parois très importantes pour diminuer au maximum les pertes de chaleur à travers les parois opaques (Up<0,15 W/m².K) donc des murs en général un peu plus épais qu'une construction neuve au standard RT2012 ;
- des menuiseries très performantes avec un châssis très performant et du triple vitrage pour limiter les déperditions de chaleur et laisser la chaleur portée par les rayons solaires (Uw<0,80 W/m².K);
- une étanchéité à l'air 4 à 5 fois meilleure que ce qui est imposé par la RT2012 pour réduire les pertes de chauffage par les fuites d'air dans le bâti (n50<0,60 vol/h) - là il faut demander le rapport du test détanchéité pour voir... ;
- une ventilation double flux performante avec récupération d'énergie permettant de renouveller l'air afin de respirer un air sain tout en limitant les déperditions par renouvellement de cet air (n>75%).
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Ce sont des règles générales de conception, on peut trouver des maisons passives avec certaines particularités en fonction du climat rencontré notament (pas forcément de triple vitrage dans un climat méditérannéen). En tout cas, les critères officiels sont les suivants pour qu'une maison passive soit certifiée :
- Le besoin de chauffage doit être inférieur à 15 kWh/m²/an. C’est le résultat de l’optimisation économique (pas de système de chauffage indépendant). Pour un maison de 100 m², cela représente donc un maximum de 1 500 kWh pour une année complète.
- L’étanchéité à l’air n50 < 0,6 /h : ce critère est difficile à comprendre pour un néophyte, il suffit de savoir que cette étanchéité à l’air est testée à l’aide du "Blower Door Test" et qu’elle signifie l’absence de fuites et de passages d’air
- La consommation d’énergie primaire inférieure à 120 kWh/m²/an. L’économie d’énergie est recherchée, il n’est pas raisonnable de la gaspiller dans d’autres appareils que le chauffage (air et eau), l’éclairage, l’électroménager et toute autre consommation. Selon la source d’énergie utilisée, la conversion de l’énergie primaire en énergie finale est pénalisante ou non. En tout électrique, cela donne 44 kWh/m²/an au compteur, ce qui est faible. Les énergies renouvelables sont bien plus favorisées par cette conversion.
- La surchauffe estivale calculée ne doit pas dépasser 25°C (utilisation du logiciel PHPP ou bien réalisation de simulation thermique dynamique si nécessaire)
La certification passe par la validation de la conception et le calcul des consommations, puis par le test d’étanchéité à l’air ("Blower Door Test") et enfin par un suivi des consommations. Bref, une simple déclaration ne suffit pas ! Méfiez-vous des publicités mensongères.
Si vous êtes encore sceptique ou tout simplement curieux...
Vous vous posez encore des questions : n'hésitez pas à venir visiter notre maison lors des journées portes ouvertes, consulter le site officiel de La Maison Passive France (Association reconnue par l'Institut International Maison Passive) et à visiter notre rubrique sur "Les idées reçues"